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[Interview] Chich: Die FranzösChich

Publié le 21 novembre 2019

Alors que vient tout juste d’être fêté le 101e anniversaire de l’Armistice de Rethondes, nous avons le plaisir de nous entretenir avec Chich, le plus allemand des rappeurs français, à l’occasion de la sortie de Französisch (Trad: « Français », en allemand).
Déjà auteur de deux projets solos, l’heure de la récolte a sonné pour le rappeur parisien, découvert aux côtés de La MZ, au milieu des années 2010’s.
Signé chez Davidson Presents, depuis 2009, Chich entend bien faire parler la poudre avec cette nouvelle mixtape.
Oui Monsieur !


Avec Davidson

MU: Tout d’abord, merci d’avoir répondu à mon invitation et pour tes différents partages.
Pour démarrer, peux-tu nous expliquer d’où te vient ton amour du Rap et comment tu t’es lancé dans cette musique, jusqu’à ta signature sur le label Davidson Presents, en 2009?

C: Ben moi, mon amour de la musique, il vient, comme pour beaucoup, des clips que je voyais à la TV, étant petit. Des clips de groupes comme IAM, NTM, Arsenik, Secteur A, Mafia k’1 Fry … J’étais un bon amateur de Rap Français. J’écoutais du son tous les jours. Du Lunatic, du Rohff, tout ce qui se faisait quoi …
Et, par la suite, c’est un ami à moi, Laurent Black, qui aimait bien rapper et qui m’a transmis cette fibre. On a commencé à rapper ensemble, en 2008, avant d’intégrer, un an plus tard, le collectif Davidson Presents.
Venant du même quartier, Davidson est venu nous chercher, nous expliquant que ce serait bien de former un collectif avec plusieurs autres rappeurs du quartier et ça m’a tout de suite emballé.
Je t’avoue, qu’au début, j’étais pas vraiment à fond, dans le sens où j’envisageais pas tellement faire carrière là-dedans. Mais en voyant toute la motivation de Davidson qui souhaitait, plus que tout, en faire un métier, j’ai commencé à considérer le Rap autrement.
Voilà comment, en gros, j’ai atterri dans le Rap. Un peu par hasard.
Puis, au fil du temps, j’ai commencé à m’aguerrir, à développer un style, une identité propre, notamment avec la Mixtape Chich Vol.1, en 2015.
A la base j’étais dans le groupe, Le Binôme. On était deux. J’apprenais un peu à rapper, à me créer un style. Mais c’est vraiment, en 2015, que Le Chich a commencé à tracer sa route.

MU: Tu travailles donc avec Davidson qui est aussi un ami de longue date.
Peux-tu revenir sur votre relation? Quel rôle joue-t-il dans ta musique, que ce soit en terme de conseils, d’accompagnement, sur le rendu final de ta musique? En gros, comment vous travaillez ensemble ?

C: Davidson, au-delà d’être un producteur, c’est un coach.
Il nous encourage, sans vraiment avoir d’exigences particulières vis-à-vis de notre musique. Il nous laisse vraiment faire ce qu’on aime, ce qu’on veut, comme on l’entend. C’est primordial. Il ne nous mettra jamais de bâtons dans les roues.
Son rôle, c’est de développer la musique et de l’amener là ou elle doit être. Lorsque je lui explique quelle direction artistique je souhaite prendre pour tel morceau ou tel projet, il se contente de valider et de m’encourager. C’est ce que je kiffe chez lui. Sa faculté à toujours savoir comment te motiver, à te pousser vers le haut, sans aller à l’encontre de ta volonté, bien au contraire. Il t’aidera toujours à faire ce que tu veux et cette relation, pour moi, elle est parfaite.
Tu sais, on vient du même quartier, on a grandi ensemble. C’est très important d’avoir un soutien comme ça car c’est souvent la première personne qui va écouter mes sons. C’est le premier retour que j’ai sur mes morceaux et ils sont toujours positifs.
Après, je sais pas si c’est parce qu’il m’aime bien et qu’il ose pas me dire que c’est pourri mais, plus sérieusement, c’est vraiment quelqu’un qui nous aide beaucoup, en terme de motivation, de confiance en soi. Puis, est très fort dans l’organisation et la direction artistique des clips, pour lesquels il a énormément d’idées.
Donc, ouais, pour résumer, Davidson c’est un ami et un coach, avant d’être un excellent producteur.


MU: On a toujours tendance à dire qu’il est dangereux de travailler en famille, pour les risques d’embrouilles qu’on connaît, notamment à cause de l’argent.
La scission de la MZ étant un exemple fort, parmi tant d’autres, et ce qu’importe le domaine d’activité.
Quel regard tu portes là-dessus ? Tu pourrais te voir travailler avec d’autres organisations ?

C: Personnellement, je pense que travailler en famille peut comporter des problèmes, mais pas forcément plus que de travailler avec des inconnus.
L’avantage de travailler en famille c’est de se connaître, tout d’abord. De savoir comment on est, parce qu’on se connaît depuis longtemps et, au-delà de ça, y’a un respect profond des personnes avec qui on bosse, qui n’est pas toujours évident dans le travail.
Mais avant d’être un inconvénient ou un risque, je pense plutôt que c’est un atout majeur pour aller plus loin car je sais que l’engagement des gens avec qui je travaille est sincère et puissant.
Après, c’est sûr que, comme dans chaque groupe, les embrouilles entre potes ou en famille existeront toujours, donc on n’est jamais à l’abri de ça.
Sinon pour ce qui est du fait de travailler avec d’autres, c’est déjà le cas. Je ne bosse pas uniquement avec Davidson, il y a plein d’autres personnes qui m’épaulent dans la promotion de ce nouveau projet. Des personnes dont j’ai forcément besoin.
Donc, oui, je suis assez ouvert sur cette question, en fonction du feeling, du tempérament de chacun et ,surtout, des ambitions communes.
Aussi, je pense qu’ il faut savoir accepter certaines critiques de ses amis ou de son entourage professionnel. En tout cas, pour moi, ça semble primordial.

MU: Tu collabores également souvent avec Jok’Air, un autre ami proche, sur des morceaux plus incroyables les uns que les autres (là c’est le supporter convaincu qui parle!), comme Le Club Brûle, Alleluia, Oui Monsieur, La Reine du bal, avec Alkpote… je vais m’arrêter là avant d’avoir une érection !
Quelle relation vous avez, tant artistiquement que humainement ?

C: Jok’Air c’est le frérot ! Il va toujours me réserver une belle place dans chacun de ses projets.
C’est un mec qui te donne de la force, sans calcul de business ou de quoi que ce soit. Juste par amour de la musique parce qu’il sait que j’aime la musique et que je la respecterais toujours, tout comme ses invitations.
C’est pourquoi tu nous retrouves régulièrement sur des gros titres, qui ont bien marché, même si je suis moins connu que lui.
Mais la musique elle parle d’elle-même. Si le peuple aime souvent nos duos, ce qui ressort souvent dans mes commentaires, comme dans les siens, c’est parce que c’est fait par amour, sans triche, sans calcul.
On a grandi dans le même quartier, je le considère comme mon petit frère mais aussi comme un exemple.
C’est un mec qui a vraiment un amour sans faille pour la musique, comme tu en verras chez très peu d’autres passionnés. Il a une cadence de travail vraiment bluffante, il taffe énormément. Dès qu’il finit un projet, il enchaîne direct sur un autre et ça, ça fait aussi partie de l’école Davidson Presents.
On ne s’arrête jamais. On s’arrêtera quand on sera mort !



La Paye

MU: Tu as déjà sorti deux mixtapes, Chich Vol.1, en 2015, puis le volume 2, deux ans plus tard. Comment tu te situes par rapport à ces deux esquisses et à ta place actuelle dans le Rap Français, toi qui rêvais de la paie de pogba ?

C: Ah ouais, je vois que t’es bien informé toi !
Donc ouais, Chich Volume 1, disons que c’était une entrée en matière. Jusque là, j’étais en groupe, Le Binôme, donc c’était vraiment mes débuts en tant qu’artiste solo. Je savais même pas comment développer mon personnage, Chich.
Donc Chich Volume 1, il représente bien ça. C’est là que j’ai commencé à trouver mon identité, mes gimmicks, tout ça…
Puis, Chich Volume 2, deux ans plus tard, on peut dire que c’est une évolution du premier opus, avec de nouvelles prises de risques, dans le chant notamment.
Deux projets qui me permettent d’arriver, en 2019, avec une volonté de confirmer ce que j’ai fais précédemment. Je pense que, grâce à ce vécu, je peux vraiment me positionner, aujourd’hui, dans le paysage du Rap Français.
Comme tu l’as dis, j’aurai pu t’expliquer, y’a deux ans, que j’attendais la paye de Pogba mais, en vrai, c’est maintenant que je l’attends la paye de Pogba !
Je pense que, au fil des ans, j’ai fourni un travail réellement abouti qui me permet, aujourd’hui, de te dire que j’attends la récolte de tout ce que j’ai semé avec ces différents projets.
Avec Fransözisch, je me sens vraiment au départ de ma quête pour obtenir ce que je vise.
La paye de Pogba, bien entendu ! Tout commence aujourd’hui…

MU: Dans une très bonne interview donnée pour Twenty Mag, en 2017, tu blâmais une industrie malsaine et manipulatrice ainsi que le favoritisme dont certains « artistes » faisaient l’objet.
Deux ans plus tard, comment ta vision évolue par rapport à ça?

C: A mon sens ça n’a pas changé.
L’industrie telle qu’on la connaît est plus portée sur le clic et le buzz que sur le fond et ne reflète plus vraiment le Rap.
Cette course aux clics et aux chiffres est navrante. Elle dessert la musique, d’un point de vue qualitatif, car on ne met plus en avant l’Amour de la musique.
Pour ma part, je cherche toujours à apporter du fond. Pour arriver à mes fins, je sais qu’il me faudra passer par des chemins différents. Ceux du travail, de la persévérance.
Je n’opterai pas pour le chemin du Buzz, donc je continue à charbonner mais, au final, on se retrouvera forcément en haut de la colline.
Donc, deux ans plus tard, je trouve que, malgré mes deux précédents projets, ça n’a pas beaucoup changé. Comme je te disais tout à l’heure, j’en suis encore au début et je continue d’y croire car j’ai un amour profond de la musique, depuis tout petit.
Même si certains médias ne jouent pas le jeu et continuent de toujours de mettre en avant les mêmes artistes. Je pense que les choses changeront.
Le peuple, via Youtube et les réseaux sociaux, ont maintenant une force suffisamment importante pour promouvoir eux-mêmes la musique qu’ils aiment et pas uniquement ce qu’on leur impose.
Donc forcément, je continue le combat, avec mes convictions.

MU: Justement, on te voit rarement dans des freestyles, interviews Skyrock, BooskaP et j’en passe… T’as de la rancoeur ou, au moins, un peu de sentiment d’injustice par rapport à ça ?

C: Non je peux pas dire que j’ai de la rancœur.
Perso, je me dis qu’on finira par faire bouger les choses.
Là, tu me parles de médias qui fonctionnent de plus en plus avec l’argent, je pense.
C’est pas vraiment notre manière de fonctionner, donc le jour où ils prêteront attention à ce qu’il se passe réellement, ils viendront d’eux-mêmes. Ça ne sert à rien de vouloir bousculer les choses et de mettre la charrue avant les bœufs.
Moi, je me consacre sur ma musique, sur mon travail et ils finiront forcément par faire le premier pas.
Pour moi, ils viendront tôt ou tard !
Après, je précise que c’est pas ma volonté de cracher sur tout le monde !
J’ai déjà été invité dans plusieurs Planète Rap, avec Jok’Air et Chilla, notamment. J’ai fais pas mal de freestyles pour OKLM et dernièrement pour Rapelite, donc la sauce commence à monter petit à petit, tranquillement.

MU: Qu’est-ce que tu penses de l’évolution du Rap français et du gangsta rap, en particulier, qui était, à la base, un sombre témoignage de gars qui vivaient cette merde ou, au moins avaient du vécu comme Salif, Mafia k’1 fry, LIM, Alpha 5.20…, et qui, aujourd’hui, semble être devenu comme un jeu et une manière de palper pour des gosses qui jouent les OG dès qu’ils ont vendu 3 barrettes de shit ?

C: Ahah ! J’aime beaucoup cette question parce que j’avais un débat à ce propos, récemment.
Le Rap est devenu très business. Même les jeunes s’inventent des vies mais, en soit, je trouve que le Rap a, tout de même, évolué dans le bon sens.
Avant, c’était plus compliqué. Un jeune qui rappait avait presque l’obligation d’être validé par une maison de disques et par plein de personnes avant qu’on puisse ne serait-ce que l’entendre et, maintenant, ce même gars peut venir de n’importe où et faire le buzz du jour au lendemain.
Donc je peux pas me plaindre de cette évolution qui, je pense, est bénéfique au Rap.
Si, aujourd’hui, le Rap est la musique N°1 en France, ce n’est pas pour rien. C’est automatiquement le fruit d’une demande. Un public fervent qui aime ce qu’on fait depuis de nombreuses années, même si tout a été fait pour masquer ce phénomène, en nous faisant croire que c’était la variété française qui marchait en France.
Après, il y aura toujours des bons ou des mauvais, mais je pense sincèrement qu’il faut prendre tout ce qui se passe dans le Rap et s’en servir du mieux que l’on peut.
Donc, dans le fond c’est plutôt positif, malgré qu’il y ait plein de mythos, que les codes du Rap aient changés avec une prime du fake, au dépens de l’authenticité.
Mais on prend le Game comme il est. Pas le choix.



Französisch

MU: Merci pour ces réponses. Venons en maintenant à la sortie de ta nouvelle mixtape, Französisch, la traduction allemande de français…
Tout d’abord, on sait que ton AKA, Chich l’Allemand, est le fruit d’une incarcération au pays de la Mannschaft. Quel rapport tu as aujourd’hui avec l’Allemagne, que tu cites régulièrement dans tes textes?

C: Comme tu le sais déjà, mon blaze provient de mon incarcération là-bas mais c’est un fait que je n’ai pas réellement évoqué dans Chich Volume 1 & 2.
Avec Französisch, que j’apprécie beaucoup, je pensais qu’il était temps d’aborder ce sujet. D’où l’introduction du projet, avec le premier titre éponyme, dans lequel on peut ressentir cet univers allemand, comme dans certains autres titres d’ailleurs.
Je pense qu’il me fallait vraiment attendre le bon moment pour en parler et rentrer dans le vif du sujet, concernant ce lien à l’Allemagne.
Sinon, pour ce qui est de mon rapport actuel avec ce pays, on va pas se mentir, je n’en ai plus aucun.
Ce sont des souvenirs, de mauvais souvenirs que j’évoque dans ma musique. Mais ce passage, ce fait marquant, que je ne pourrais jamais oublier, fera toujours partie de ma vie, de mon vécu et je me devais de commencer ce projet en parlant de ça.

MU: Et qu’est-ce qu’il s’est passé concrètement là-bas ? Tu peux en parler ?

C: Et bien justement, c’est la bonne question !
Qu’est-ce qu’il se passe là-bas ? Vous le saurez très prochainement parce que la promo de Französisch n’est pas encore finie, il y a encore plein de grosses surprises à venir…
Et tu découvriras… Tu découvriras !
Je ne vais pas tout te spoiler, mais tu verras que la réponse à cette question arrivera très prochainement…

MU: Sur la cover, on te voit fumer un pilon, sapé en camo, le tout entouré de balles d’armements. Comment a été pensé ce visuel et comment a-t-il été réalisé ?

C: Le visuel a été pensé par David Laplace. Je lui ai fais écouter mon projet en lui laissant carte libre, concernant la réalisation de cette cover.
Il m’a alors proposé ce concept où je suis allongé dans un lit de balles, un « lit douillé », comme je le dis si bien ! Et c’est ce qui a fait le charme de la pochette. Un lit de balles qui correspond totalement à l’univers de Französisch.
Pour ça, je te cache pas qu’il a dû se rendre chez des armuriers… à gauche, à droite, pour pouvoir réunir une quantité de balles aussi importante. 5000 Balles !
Son idée était inspirée par le film Lord of War, avec Nicolas Cage. Il a compté le nombre de balles sur l’affiche du film. Il y en avait 2000, à peu près, et, comme il voulait viser encore plus haut, il tenait à me ramener ces 5000 balles, de couleur dorée, que je puisse m’allonger dessus.
Ah là, franchement, j’ai validé direct !
C’est ce qu’on a fait et voilà le résultat. Je suis vraiment très très fier de cette pochette, ça a joué encore plus dans mon attachement à ce projet.

MU: Hormis Chilla, qui a déjà featé avec Jok’Air, tu as invité, sur cette mixtape, le Big Daddy Jok, inévitablement, mais aussi Zaina et Alkpote avec lesquels tu avais déjà collaboré.
C’était une volonté pour toi de ne pas trop te mélanger ou un manque d’opportunités ? D’autant que tu ne fais, finalement, très peu de collabs sur les projets d’autres artistes …

C: Je me suis naturellement mélangé à des artistes avec lesquels j’avais des affinités et qui souhaitaient vraiment collaborer avec moi.
C’est pourquoi je leur ai offert une place sur ma Mixtape et j’en suis ravi parce qu’ils ont totalement respecté ma musique.
J’avais pas l’intention de chercher beaucoup d’artistes pour ce premier projet. Je n’avais pas vraiment réfléchis à des feats. Ils sont là parce que ça s’est fait comme ça, naturellement comme je te dis.
Faire ça avec eux me semble être un très bon départ et, plus tard, peut-être que j’essaierais de trouver des collabs avec d’autres artistes que je kiffe musicalement. Pourquoi pas ?
Je ne suis pas forcément fermé mais là, pour Französisch, ça s’est fait comme ça, très simplement.

MU: Tu me reparles de premier projet, de départ… Tu sembles vraiment repartir de zéro.
Il y a une volonté d’enterrer ce que tu as fais avant ?

C: Ahah ! Non surtout pas !
C’est des projets dont je suis fier. Je pense même qu’il est important d’avoir une bonne discographie.
Pour comprendre Französisch et mon évolution, c’est mieux d’avoir un point de départ, une connaissance de ma musique.
Si t’écoutes Chich Volume 1, ensuite Chich Volume 2 et que, enfin, tu arrives à Französisch, là tu vas vraiment pouvoir cerner tout le travail que j’ai pu fournir pour en arriver là.
Mais si j’efface mes précédents projets, tu vas te dire : « OK, il est fort, c’est son point de départ ». Mais non, c’est un renouvellement. Je renais chaque année, comme le Beaujolais ! (Cf: Beaujolais Feat. Jok’Air, dans Chich Volume 2)
Là, c’est un renaissance. Si je te le tease comme si c’était vraiment un point de départ, c’est parce que je ne compte plus m’arrêter, je ne veux plus disparaître pendant encore deux ans, comme j’ai pu le faire auparavant.
Désormais, avec ce projet, je ne compte plus m’arrêter. Je vais t’envoyer une cadence qui fait qu’on aura plus d’autre choix que de m’entendre.

MU: En termes de prods, également, tu te « limites » à Thomas André et Shadow Prod avec lesquels tu avais déjà collaboré et qui ont fourni un travail de grande qualité sur ce projet.
Comment tu travailles en studio ? Est-ce que tu sélectionnes les prods avant de poser dessus ou, à l’inverse, tu réclames certains types de beats en fonction des textes pré-écris ?

C: En général, on m’envoie les prods, puis je travaille chez moi. Je fais vraiment un travail personnel, c’est là que les idées me viennent.
Comme tu le dis, je collabore surtout avec Shadow Prod et Thomas, qui est mon ingé son et celui de Jok’Air également.
Pour ce qui est de Shadow Prod, c’est vraiment mon beatmaker officiel. Il m’a contacté en 2014. Au début, j’aimais pas trop ses prods et je lui en ai fais part, lui expliquant que c’était pas vraiment ma came. Mais il a rien lâché, il m’a envoyé prods sur prods, et j’ai vraiment pu voir une évolution chez ce jeune bisontin, qui a énormément progressé. Il s’est dégoté une identité, il a un style propre. Puis il a la dalle !
Si tu savais tout ce qu’on prépare ensemble pour la suite… c’est énorme !
Par exemple pour le titre Nirvana, j’aimais beaucoup le morceau de Doc Gynéco. C’est pourquoi j’ai demandé à Shadow Prod de me composer une reprise de ce titre, pour lequel j’ai invité Jok’Air afin d’honorer notre passion commune pour Doc Gynéco.
Sinon Thomas, il est hyper perfectionniste en termes de paroles. C’est-à-dire que je n’ai pas d’autres choix que d’apporter des textes bien « français », comme il dit : « Ça Chich, je comprends pas trop… Est-ce que tu peux m’expliquer ce que tu veux dire par là…?! ».
Donc, avant de poser mon texte, je dois d’abord passer par l’étape débat sur le texte !
Non vraiment, avec ces gars y’a beaucoup, beaucoup de travail pour en arriver au produit fini qu’on a proposé.

MU: J’ai un gros faible pour les titres Spécimen et Jusqu’à demain, avec Chilla. Quel est le son dont tu es le plus fier et pourquoi ?

C: Et bien merci, ça fait plaisir. Ces morceaux là reviennent souvent dans les commentaires.
Après, personnellement c’est tous mes bébés, franchement je les kiffe tous.
Mais, …, mais, … MAIIIS, parce qu’il y a toujours un petit mais !! Je commence par l’intro. Si je l’ai mis en intro, c’est pas pour rien … c’est Franzözisch. Pour moi, tout commence par Französisch, donc mon coup de cœur, si je devais n’en retenir qu’un, honnêtement, ce serait Französisch.



Spécimen

MU: Personnellement, et bien que j’ai beaucoup apprécié le projet en le réécoutant, je te cache pas que ma première écoute ne m’a pas transcendé dans le sens où il y a chaque semaine des dizaines de nouveaux albums qui fleurissent avec des styles et des thèmes bien trop souvent récurrents: Des sons thug, des morceaux plus chantant, du Love, un son pour la mama, l’argent, les armes, la drogue …
Est-ce que c’est possible, aujourd’hui, de s’affranchir de ça en proposant quelque chose de plus novateur ?

C: Je sais pas, parce que quelque chose de plus novateur, comme tu dis, serait en contradiction avec mon vécu.
Personnellement, puisque j’ai vécu ces choses là, il est évident que j’en parle dans ma musique.
Après, peut-être qu’à l’avenir, une fois que j’aurai déjà abordé ces thèmes là, je parlerai éventuellement d’autres choses. Mais je t’avoue que j’avance vraiment au feeling, je suis quelqu’un de très vrai, qui va te parler vraiment franchement.
Comme je t’ai expliqué, je peux pas spoiler… Tu comprends pas non plus pourquoi Französisch, pourquoi Chich l’Allemand…
Je ne pense pas que d’autres rappeurs aient mon vécu tout comme je ne pense pas avoir vécu les mêmes choses qu’un Jul, par exemple.
En l’occurrence, chacun a son histoire puis, c’est vrai que dans le Rap, les textes prennent souvent un peu la même tournure, qu’on parle de street, d’amour,… Mais c’est aussi ce que les gens aiment et attendent parce qu’ils se reconnaissent automatiquement là-dedans.

MU: Quelle influence Jok’Air peut-il avoir sur ta musique ? Y’a plusieurs morceaux comme Seul, Dans le Hood, La Malchance, Nirvana, bien sûr, qui me semblent faire partie d’un registre et d’une patte musicale commune.
Est-ce qu’il y a une volonté de Davidson et de son équipe de promouvoir et de faire grandir cette identité encore unique en France ?

C: On a forcément des influences communes mais, comme Jok’Air est évidemment plus connu, tu vas me référer facilement à lui. Mais c’est surtout le fruit de sources d’inspirations qu’on a eu au même moment, puisqu’on est dans le même collectif.
Sauf que, personnellement, je l’ai développé différemment dans certains titres comme La malchance, Nirvana, dans lesquels on a des instrus assez cloud. C’est quelque chose que je sais faire. Je sais très bien le faire aussi.
Je pense que Le Chich, il a plusieurs facettes, dans le sens où il y a la rue, le côté street mais y’a aussi ça.
C’est même pas calculé. C’est pas un calcul de Davidson ou quoi. C’est juste qu’on baigne dans ces sons là et, automatiquement, je les ai retranscris à ma manière. Et, comme tu dis, c’est un style unique en France et je pense qu’on va développer ça à fond parce que nous, on aime la vraie musique.
Je pense que le Rap c’est bien mais que la musique ne se limite pas qu’au Rap. Je pense qu’en montrant cette facette de moi avec ce type de morceaux, je prouve que je ne suis pas un mec limité. Tu peux pas me limiter ou me mettre dans telle ou telle catégorie de Rap ou de chant. Je fais tout pour être le plus polyvalent possible.

MU: Tu me dis baigner dans ces sons là. C’est quoi justement tes influences actuelles ? Quels artistes t’ont mis des claques récemment ?

C: Je te dis baigner dans ces sons là mais en fait, depuis petit j’ai toujours écouté de la musique, de toutes sortes. J’ai écouté du Aznavour, de la musique africaine, du… Etienne Daho …!
Franchement, mes influences sont très larges, je ne suis pas focalisé uniquement sur le Rap donc j’ai tout un panel de sonorités qui me viennent.
Là forcément, récemment, y’a des artistes comme Playboi Carti qui m’ont mis des baffes ! J’aime les artistes qui apportent de nouvelles vibes comme PNL, par exemple, qui ont ramené des textes très street avec un univers cloud.



Jusqu’à demain

MU: Tu as lancé récemment une campagne de financement sur le site Kisskissbankbank, peux tu nous expliquer en quoi consiste ce projet et pour quelles raisons il est indispensable de soutenir ta démarche ?

C: Par rapport à ça, ce n’est pas moi qui ai lancé directement le site, bien que ce soit à mon initiative.
On espère lancer un projet cinématographique qui répondra justement à tes questions précédentes. Pourquoi Chich l’Allemand, pourquoi Französisch ?
Y’a un truc qui se prépare et, bien qu’on ne compte pas absolument là-dessus, ils ont pensé qu’il était indispensable de savoir qui nous soutenait.

MU: Tu as des attentes particulières vis-à-vis de cette nouvelle mixtape ?

C: L’objectif, à l’heure actuelle, c’est d’installer mon nom d’artiste partout en France, qu’on commence à m’identifier pour que, lorsqu’on m’entend, on puisse se dire : « Ah ! C’est Chich ! ».
Dans un premier temps, je pense qu’il est surtout important qu’on assimile mon personnage et mon identité. J’attends pas de chiffres, en particulier, mais je souhaite vraiment répandre mon identité.

MU: Est-ce qu’il y aura du Merch, une tournée de concerts, de festivals ? Qu’est-ce que tu nous prépares de beau ?

C: Du merch, ouais. Avec La Dictature, on a toujours baigné dedans. On fait des T-Shirts Chich depuis maintenant 4 ans. Ça se vend bien, donc on ne compte pas s’arrêter là.
Niveau tournée de concerts, on prépare actuellement la première partie de Jok’Air, à l’Olympia. Je le suis aussi sur quelques dates, pour lesquels il me permet de défendre certains de mes titres solos.
Et, après, on préparera un show perso, pour 2020. Donc ouais, tout est en préparation pour vraiment défendre le projet sur scène, dans quelques festivals.
Y’a encore rien de confirmé, pour l’instant, mais on travaille dessus.

MU: Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

C: Pour la suite, la seule chose qu’on pourrait me souhaiter c’est la réussite.
La réussite dans ce que j’entreprends, dans ce que je fais, puis de péter le score avec mon prochain projet.
Pour l’instant, comme je l’ai expliqué, le but est vraiment que ça tourne bien et qu’on m’identifie le plus possible, même si les chiffres ne suivent pas.
Mais après ça, il va vraiment me falloir de la réussite, on va pas tourner en rond !


MU: Merci encore pour tout. Merci à Zoé d’avoir organisé cet entretien.
Un dernier mot, des dédicaces à placer pour boucler cette interview ?

C: Tout d’abord, si je devais placer une dédicace, ce serait pour Musique Urbaine. Un grosse dédicace pour la force. C’est très important, à mon échelle, que tu m’accordes cette tribune et que tu continues de régulièrement relayer mes différentes actus. Donc merci encore.
Dédicace à Zoé aussi qui a fait un gros boulot (Ndlr : Zoé Duvauchelle, Manager, Chef de projet pour Artistiquement Riche). C’est très important de pouvoir profiter de son savoir-faire car elle est la vitrine de mon art et qu’un artiste, pour avancer, a l’obligation d’être bien entouré. C’est grâce à elle si je peux répondre à ce type d’interviews, donc merci à elle pour son travail et ses retours.
Et sinon, le mot de la fin ce serait : « Allez tous streamer fort mon projet, Französisch », un projet 12 titres + 2 bonus, des grosses têtes d’affiches.
Donc voilà c’était Chich pour Musique Urbaine, on est ensemble.
Hey Yo Chiiich !







Loïc Sgr X Chich

R.I.P Nepal <3

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